謝罪 - shazai - amende honorable

Publié le par kumicho

Pratique expiatoire de chefs d’entreprises consistant à se présenter devant journalistes et photographes pour reconnaitre publiquement leur responsabilité dans des affaires les concernant, permettant ainsi de ne pas avoir à modifier le système en général en concentrant la faute sur le coupable. Est forcément accompagné de longues courbettes déclenchant des avalanches de flashes ; illustrer sa contrition de pleurs sera du meilleur effet ; enrichir son discours de demandes de rémission d’intensité exagéré fera comprendre au public à quel point on a déconné. Les affaires concernent le plus souvent des histoires de trahison de confiance, ce qui est impardonnable. Sont passés à l’exercice recemment un florilège d’individus impliqués dans des affaires de fraude alimentaire :

- La directrice d’un établissement top-classe d’Osaka ayant admis avoir réutilisé et reservi du rab (la mégère a oublié les caméras qui ont vu qu’elle lisait un texte préparé et fort émouvant ; ainsi que les micros qui ont capté ses recommendations de donner plus d’intensité pathétique à son avocat durant la conférence de presse, tout en pleurnichant de facon très peu convaincante)

- Le directeur d’une boucherie top-classe de Gifu qui vendait de la viande ordinaire sous le label top-classe boeuf régional Hida-gyu (après avoir nié pendant plusieurs jours l’évidence avec un applomb éhonté)

- Le chef d’une entreprise de Kobe qui vendait des anguilles sous l’appellation « produit national » (donc forcément bon et plus cher) alors que c’était du made in China (donc forcément mauvais).

Le prochain sur la liste est un boucher de Chiba qui vendait du poulet brésilien (pas chinois, donc pas forcément mauvais) sous le sigle national (donc forcément bon et plus cher), un bonhomme aux airs naifs qui n’a pas l’air de saisir la gravité de sa faute, d’autant que ses produits étaient destinés à des cantines scolaires, donc à l’avenir du Japon qui se trouve bien compromis par l’affaire de la volaille.

Une variation consiste à faire parcourir 10000 kms à une lycéenne ayant commis l’abominable crime de faire un graffiti pour qu’une fois revenue sur les lieux de son forfait elle fonde en larmes et en excuses dans les bras de personnes bien plus émues par le traumatisme subi par l’adolescente que par son futile repentir.

Publié dans société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article